Ce soir, je suis allée à une séance de cinéma en plein air. Il y avait beaucoup de gens, de jeunes gens. En plein visionnage j’ai été parcourue d’un sentiment étrange qui m’a fait voir les couleurs plus vives et ressentir plus profondément: toute cette culture contenue sur ce petit écran, toute cette culture -les gens qu’elle représente, la réflexion dont elle est le fruit, d’une multitude, et les gens qui ont installés cette représentation, l’écran, la sono, et tous ces spectateurs, tous en train de partager le fruit de cette multitude et d’en être part en même temps, d’en constituer la continuité, j’en ai été émue.
Ça m’a rappelé ce conte arabe sur la connaissance et j’ai eu la sensation de sentir passer parmi nous les effluves de la beauté de la Djinn.
Sommes-nous une onde et une particule ? Probablement. Une particule, des individus, au mouvement singulier, au corps bien défini, porteurs de mouvements qui nous dépassent et qui sont ce que nous sommes pourtant.*
*’tention chat gris L, j’ai bien dit « qui sont ce que nous sommes pourtant »: la continuité de l’onde de la culture par exemple, et en même temps, c’est cette culture qui fait ce que nous sommes en tant qu’unité.